lundi 18 novembre 2013

Jésus était un post-communiste

"Your message is that in Europe today the blind are leading the blind."

Slavoj Žižek dans une lettre à Nadezhda Tolokonnikova, performeuse pour les Pussy Riot, en résidence protégée dans un goulag.

Donc il n'est même plus question de borgnes. Le camarade leader est un aveugle parmi nous les aveugles, et serait même avec une poignée d'autres les seuls à posséder une canne.

L'épistolaire échange d'idéaux entre ces deux êtres, un post-communiste drolatique et une punk-romantique démoniste, est délicieux. On aurait envie de les voir faire l'amour. On assisterait enfin à la catharsis des tics de cet être fou d'image. Quelle scène, lui allant en Sibérie, oubliant dans la neige ses concepts de toute façon vains et bientôt inutiles, cassant les murs d'enceinte avec son physique de gorille et léchant le cerveau des mâtons par ses mots sortis de son regard de loup. Il n'en tuerait aucun. Et il délivrerait la belle en une étreinte les projetant à Moscou grâce à la force centrifuge de leur amour passionnel. Au cœur des officines, l'un dans l'autre ils léviteraient à tombeau ouvert parmi les anciens rats du KGB, les culbutant jusque dans les fleuves qu'ils assèchent, sur les arbres qu'ils arrachent et les terres qu'ils brûlent, à l'aveugle tel que l'amour nous rend, et les aveugles se hâteraient de prétendre que si nous sommes tant d'aveugles, c'est parce que l'on s'aime trop.

L'amour détruit tout sur son passage. 


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire