vendredi 11 octobre 2013

Hommes monstres et femmes droites

Translucides Camarades,

Bakchich et ses humeurs voient au fond de toi. De ton gros orteil jusqu'à la radicelle de ton premier cheveux blanc. Tu es occidental, patriarche ou castrateur, tu ne t'aimes pas beaucoup. Surtout, tu ne comprends plus grand chose. Ta civilisation se bouffe la queue, ta culture se disloquent, tes pieds puent.

Tu crois qu'en cette rentrée 2013 le souffle nouveau de l'impertinence ambiante va te sauver des flots de ta baignoire désormais en plastic. Tu te trompes, et c'est normal.

Tu espères que la femme à qui tu confies les clés du pouvoir te sauvera, mais tu oublies que les outils du pouvoir furent dessinés par le gland de l'homme. Tu espères qu'un homme change ces outils, mais tu te plies finalement à son isolement, ou à sa lâcheté.

Alors tu expédies, translucide camarade. Tu catapultes. Tu n'inventes pas mais éventes, tu fuis dans l'irréel. Tu éventes des réalités, tu les uses, les jettes et les changes comme des bagnoles. Plus tu éventes, moins tu as d'imagination, moins tu as d'imagination, plus ton désir d'éventer tourne à l'hystérie : tu violes ton propre imaginaire. Au lieu de travailler à transmuter la vie, tu mutes toi-même dans un autre corps que tu as préfabriqué et jugé soit génial, soit nécessitant quelques retouches votées par ton parlement chaque été alors que tu nages dans les eaux légères de ta poubelle océanique. L'eau lourde, celle de la connaissance, que le duel entre toi enfant, et toi adulte, aimerait voir sourdre, t'effraie. Tu préfères barboter dans ta bouée canard et rire d'enchaînements évidents, parce que tu fais en sorte qu'il ne reste plus que ça.

Un de tes camarades se présente à toi, libidineux et dégoulinant de sang, son bras qui tombe par terre alors que vous alliez vous serrer la main. Tu le rassures sur son allure, ramasses son bras et cours lui en trouver un de rechange. Tu reviens vers lui, lui tend le bras nouveau mais, entre temps, l'autre était tombé. Tu n'a plus le choix, tu dois euthanasier. Dès lors, que fais tu ?

Toujours protégé par ta bouée canard, tu patauges dans ta Jérusalem terrestre ou ta Cité qui gratte les cieux. Tu patauges parce que l'eau a reculé. "Ça y est !", tu te dis, tu auras désormais toujours pied. Et tu es devenu ce troisième genre, avec seins, queue, buisson, double anus, et cheveux mi-long pour respecter la mode. Tu ne serres plus de main, elles tombent. Tu ne discutes plus, tu agites des mots comme l'auteur de ce bakchich. Puis tu ne ris plus, tu t'enchaînes aux évidences.

Réconciliation des genres, nouvelle entente civilisationnelle ? Nos culs sont du poulet d'abattoir. Quel bruit.


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